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MENOPAUSE

Maîtriser ses bouffées de chaleur en toute sécurité

Introduction

La ménopause est une phase naturelle marquée par une diminution des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone), entraînant des symptômes tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil et l’irritabilité.

Environ 70 % des femmes ménopausées souffrent de bouffées de chaleur, souvent invalidantes.

Pour les femmes ayant des antécédents de cancers hormono-dépendants (sein, utérus, ovaires), les traitements hormonaux substitutifs (THS) et les plantes à effet œstrogénique (phytoestrogènes) sont généralement contre-indiqués, car ils pourraient stimuler la croissance de cellules cancéreuses sensibles aux hormones.

 

Ce dossier explore les solutions naturelles (phytothérapie, aromathérapie, homéopathie, oligoéléments, super-aliments, produits de la ruche) qui peuvent être envisagées sans risque (pour les femmes ménopausées, qu'elles présentent des antécédents de cancers hormono-dépendants ou pas), en s’appuyant sur des données médicales récentes.

Critères de sélection

Pour répondre aux besoins des femmes ménopausées avec antécédents de cancers hormono-dépendants ou pas, les options proposées :

  • N’ont pas d’effet œstrogénique ou progestérone-like, pour éviter tout risque de stimulation tumorale.

  • Sont soutenues par des études cliniques ou des recommandations médicales, lorsque disponibles.

  • Sont considérées comme sûres, sans interactions significatives avec des traitements oncologiques ou autres médicaments.

  • Sont adaptées à un usage général, avec des précautions minimales.

1. Phytothérapie : Plantes sans effet hormonal

 

Certaines plantes, n’ayant pas d’action œstrogénique, sont reconnues pour leur effet sur les bouffées de chaleur ou les sueurs nocturnes par des mécanismes non hormonaux, comme la régulation vasculaire ou l’effet apaisant sur le système nerveux.

Mélilot (Melilotus officinalis)

  • Propriétés : Le mélilot agit sur les troubles circulatoires (jambes lourdes, œdèmes, hémorroïdes) et régule l’activité vasculaire, ce qui peut réduire les bouffées de chaleur. Il n’a pas d’effet hormonal, ce qui le rend sûr en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant.

  • Utilisation : En infusion (1 à 2 g de plante séchée pour 150 ml d’eau chaude, 2 fois par jour) ou en extrait hydroalcoolique (10 à 15 gouttes par jour, diluées dans de l’eau, après avis médical).

  • Données cliniques : Son action sur les bouffées de chaleur repose sur la régulation vasculaire, sans effet hormonal. Aucune contre-indication spécifique pour les cancers hormono-dépendants n’est rapportée.

  • Précautions : Éviter en cas de traitement anticoagulant, car le mélilot a une action fluidifiante.

Mélisse (Melissa officinalis)

  • Propriétés : La mélisse est apaisante, réduit la nervosité et favorise le sommeil, ce qui peut atténuer les bouffées de chaleur liées au stress. Elle n’a pas d’effet hormonal.

  • Utilisation : En infusion (1 à 2 cuillères à café de feuilles séchées pour 200 ml d’eau chaude, 2 à 3 fois par jour) ou en gélules (200 à 400 mg d’extrait sec par jour).

  • Données cliniques : Utilisée en association avec d’autres plantes (comme la valériane) pour réduire l’irritabilité et les troubles du sommeil, elle contribue indirectement à diminuer les bouffées de chaleur.

  • Précautions : Aucune contre-indication significative, mais consulter un médecin en cas de prise d’antidépresseurs.

Valériane (Valeriana officinalis)

  • Propriétés : Reconnue pour ses effets sédatifs, elle améliore la qualité du sommeil et réduit l’anxiété, ce qui peut limiter les bouffées de chaleur nocturnes.

  • Utilisation : En infusion (2 à 3 g de racine séchée pour 150 ml d’eau chaude, le soir) ou en gélules (200 à 400 mg d’extrait sec, 1 à 2 fois par jour).

  • Données cliniques : Une étude montre que la valériane, combinée à la mélisse, améliore le sommeil et réduit les symptômes vasomoteurs.

  • Précautions : Éviter en cas de prise de sédatifs ou de benzodiazépines pour éviter une somnolence excessive.

2. Aromathérapie : Hydrolats et huiles essentielles sans effet hormonal

Les huiles essentielles (HE) à effet œstrogénique, comme la sauge sclarée, sont contre-indiquées en cas de cancer hormono-dépendant. Cependant, certains hydrolats (eaux distillées de plantes) ou HE spécifiques sont sûrs et efficaces.

 

Hydrolat de Menthe Poivrée (Mentha piperita)

  • Propriétés : Rafraîchissant, il procure un effet immédiat contre les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.

  • Utilisation : En spray (pulvériser sur le visage ou le cou lors des bouffées de chaleur) ou par voie orale (1 cuillère à café dans un verre d’eau, 1 à 2 fois par jour).

  • Données cliniques : Son effet rafraîchissant est bien documenté pour un soulagement symptomatique.

  • Précautions : Aucune contre-indication pour les cancers hormono-dépendants.

 

Hydrolat de Fleur d’Oranger (Citrus aurantium)

  • Propriétés : Apaisant, il réduit le stress et les bouffées de chaleur déclenchées par l’anxiété.

  • Utilisation : En spray ou par voie orale (1 cuillère à soupe dans un verre d’eau, 1 à 2 fois par jour).

  • Données cliniques : Recommandé pour son effet relaxant, sans action hormonale.

  • Précautions : Sans risque, mais vérifier l’absence d’allergie aux agrumes.

 

Huile essentielle de Lavande (Lavandula angustifolia)

  • Propriétés : Calmante, elle réduit le stress et améliore le sommeil, diminuant ainsi les bouffées de chaleur liées à l’anxiété.

  • Utilisation : En inhalation (2 à 3 gouttes sur un mouchoir ou dans un diffuseur).

  • Données cliniques : Une étude de 2019 montre que l’inhalation de lavande réduit les symptômes psychologiques et physiques de la ménopause, y compris les bouffées de chaleur.

  • Précautions : Aucune contre-indication pour les cancers hormono-dépendants, mais éviter un usage prolongé par voie orale sans avis médical.

3. Homéopathie

L’homéopathie est une option sans risque, car elle n’a pas d’effet hormonal et présente un faible risque d’interactions médicamenteuses. Elle est particulièrement adaptée pour les femmes ne pouvant pas utiliser de phytoestrogènes.

Acthéane (Boiron)

  • Propriétés : Combinaison de souches homéopathiques (Cimicifuga racemosa 4CH, Arnica montana 4CH, Glonoinum 4CH, Lachesis mutus 5CH, Sanguinaria canadensis 4CH) ciblant les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.

  • Utilisation : 2 à 4 comprimés par jour, à laisser fondre sous la langue, en dehors des repas. En cas de crise, 1 comprimé toutes les heures (max. 12/jour).

  • Données cliniques : Une étude de 2012 montre une réduction de 37 % des bouffées de chaleur après 12 semaines, avec un effet supérieur de 21,5 % par rapport au placebo.

  • Précautions : Sans contre-indication, même pour les cancers hormono-dépendants.

 

Sepia officinalis

  • Propriétés : Indiqué pour les bouffées de chaleur nocturnes montant de l’abdomen, associées à une irritabilité ou une fatigue.

  • Utilisation : 5 granules en 9CH, 1 à 2 fois par jour, ou selon prescription homéopathique.

  • Données cliniques : Recommandé par des gynécologues homéopathes pour les symptômes vasomoteurs.

  • Précautions : Sans risque, consulter un homéopathe pour une posologie personnalisée.

4. Oligoéléments

Les oligoéléments soutiennent l’équilibre général de l’organisme et peuvent réduire l’intensité des symptômes ménopausiques sans interférer avec les hormones.

Magnésium

  • Propriétés : Réduit l’irritabilité, le stress et les troubles du sommeil, qui peuvent aggraver les bouffées de chaleur.

  • Utilisation : 300 à 400 mg par jour sous forme de citrate ou bisglycinate, à prendre avec un repas.

  • Données cliniques : Le magnésium est recommandé pour réduire l’anxiété et améliorer le sommeil, ce qui diminue indirectement les bouffées de chaleur.

  • Précautions : Sans contre-indication pour les cancers hormono-dépendants, mais éviter les doses excessives en cas d’insuffisance rénale.

 

Zinc

  • Propriétés : Antioxydant, il soutient le système immunitaire et peut améliorer la résilience au stress, un facteur déclenchant des bouffées de chaleur.

  • Utilisation : 10 à 15 mg par jour, sous forme de gluconate ou citrate.

  • Données cliniques : Associé au magnésium, il contribue à réduire les symptômes vasomoteurs.

  • Précautions : Sans risque, mais ne pas dépasser 40 mg/jour pour éviter une toxicité.

 

5. Super-aliments

Certains super-aliments, riches en nutriments, soutiennent le bien-être général sans action hormonale.

 

Graines de chia

  • Propriétés : Riches en oméga-3 et en fibres, elles soutiennent la santé cardiovasculaire et réduisent l’inflammation, ce qui peut atténuer les bouffées de chaleur.

  • Utilisation : 1 à 2 cuillères à soupe par jour, dans des smoothies, yaourts ou salades.

  • Données cliniques : Bien qu’il n’y ait pas d’études spécifiques sur les bouffées de chaleur, leur effet anti-inflammatoire est bénéfique pour le bien-être général.

  • Précautions : Sans contre-indication, mais consommer avec suffisamment d’eau pour éviter des troubles digestifs.

 

Baies de goji

  • Propriétés : Riches en antioxydants, elles soutiennent l’énergie et la santé globale, réduisant la fatigue associée aux bouffées de chaleur.

  • Utilisation : 10 à 20 g par jour, en collation ou dans des plats.

  • Données cliniques : Pas d’effet direct sur les bouffées de chaleur, mais leur richesse en vitamine C et antioxydants favorise le bien-être.

  • Précautions : Sans risque, sauf allergie rare.

 

6. Produits de la ruche

Les produits de la ruche, comme la gelée royale, sont parfois proposés pour la ménopause, mais leur sécurité pour les cancers hormono-dépendants est débattue en raison d’une possible activité hormonale. Une alternative sûre est le pollen.

 

Pollen d’abeille

  • Propriétés : Riche en vitamines, minéraux et antioxydants, il soutient l’énergie et réduit la fatigue, ce qui peut indirectement atténuer les bouffées de chaleur.

  • Utilisation : 1 cuillère à café par jour, à mélanger dans un yaourt ou une boisson.

  • Données cliniques : Aucune étude spécifique sur les bouffées de chaleur, mais son effet tonifiant est reconnu.

  • Précautions : Vérifier l’absence d’allergie aux produits apicoles.

 

Recommandations générales

  • Consultez un professionnel de santé : Avant d’initier un traitement naturel, consultez un médecin, un pharmacien ou un naturopathe, surtout en cas de cancer hormono-dépendant ou de traitement oncologique en cours.

  • Mode de vie : Adoptez une alimentation riche en légumes, fruits, et oméga-3, pratiquez une activité physique régulière (marche rapide, yoga, 2 à 3 fois par semaine), et évitez les déclencheurs comme l’alcool, le tabac ou les environnements chauds et bruyants.

  • Durée des cures : Pour les plantes et compléments, faites des cures de 2 à 3 mois, avec une pause d’une semaine toutes les 3 à 4 semaines, pour évaluer l’efficacité et éviter une surcharge.

 

Conclusion

Pour les femmes ménopausées avec antécédents de cancers hormono-dépendants, les options naturelles sans effet hormonal offrent des alternatives sûres pour réduire les bouffées de chaleur. Le mélilot, la mélisse, la valériane, les hydrolats de menthe poivrée et de fleur d’oranger, l’huile essentielle de lavande, l’homéopathie (Acthéane, Sepia), le magnésium, le zinc, les graines de chia, les baies de goji et le pollen d’abeille sont des choix adaptés, soutenus par des études ou des usages traditionnels. Ces approches, combinées à un mode de vie sain, peuvent améliorer la qualité de vie sans risque pour la santé. Toujours consulter un professionnel pour personnaliser le traitement.

 

Références

  • Santé Magazine, 2024-11-12

  • Herbiolys, 2019-07-04

  • Santé Magazine, 2021-07-28

  • Santé Magazine, 2021-09-29

  • Omena, s.d.

  • Le Guide Santé, 2020-10-17

  • Compagnie des Sens, 2025-01-29

  • Votresanteaunaturel.info, 2020-12-14

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